Ils constituent un ensemble remarquable de 80 m2. Teintés dans la masse, les verres utilisés ont une épaisseur de 25 mm et proviennent des usines de St Gobain. Ils sont tenus ensemble par une armature d'acier inoxydable et du plomb. Cette technique qui utilise la dalle de verre sur champ et l’acier inoxydable est unique au monde : elle élimine tous les « noirs » des montures habituelles en plomb ou en ciment, et permet aux couleurs de resplendir avec un éclat étonnant. Chaque lancette est composée de plusieurs panneaux qui s'emboîtent les uns dans les autres. Plus froids et sombres dans le fond de la chapelle, ils éclairent progressivement l'espace qui devient de plus en plus chaud et lumineux au fur et à mesure que l'on monte vers le chœur.
Historique
Commandés en 1964 pour la chapelle du grand Séminaire des Missionnaires du Sacré-Cœur à Strasbourg, ils ont été exécutés par deux maîtres verriers d'Issoudun G.Dettviller et R.Tillier, d’après des cartons d’André-Louis Pierre (Paris). Déposés après la vente de la maison (par manque de vocations) en 1978, ils ont été entreposés dans des ateliers où ils ont passablement souffert. Quand le projet de la Pomarède a pris forme, les Missionnaires du Sacré-Cœur ont accepté de les vendre au prix qu'ils les avaient payés, il y a 34 ans. On a donc construit la chapelle de façon à ce qu'elle puisse accueillir dignement cette œuvre unique au monde.
Les thèmes des vitraux
Ils sont déterminés par leur destination première, à savoir : la vocation sacerdotale et missionnaire inspirée par la contemplation du Cœur du Christ et le service de l'Eglise dans le monde. Ils illustrent la théologie développée autour de ce mystère du Cœur du Sauveur et évoquent les exigences de la mission qui découlent de cette contemplation du Christ que les futurs prêtres avaient devant leurs yeux lorsqu'ils regardaient vers le Calvaire monumental plaqué sur le mur de grès rose derrière l'autel. (Ce Calvaire se trouve actuellement dans la basilique d'Issoudun). On y voyait Jésus en croix, le côté profondément blessé et Marie à sa droite, tournée vers lui, la main gauche tendue vers son Cœur pour accueillir le salut et la main droite ouverte aux hommes pour le leur offrir. Ce Calvaire évoquait le texte de l'Evangile :
" Près de la croix de Jésus se tenait debout sa mère... Voyant près d'elle le disciple qu'il aimait, Jésus lui dit : " Femme, voici ton fils. "Il dit ensuite au disciple : " Voici ta mère." De crainte que les corps ne restent en croix durant le sabbat, les Juifs demandèrent à Pilate de leur faire briser les jambes et de les faire enlever... Arrivés à Jésus, ils constatèrent qu'il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes. Mais un des soldats, d'un coup de lance, le frappa au côté et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau... Tout cela est arrivé pour que s'accomplisse l'Ecriture : " Pas un de ses os ne sera brisé... ils regarderont vers celui qu'ils ont transpercé. " (Jn 19,25-37)
L'Icône du Cœur de Dieu remplace ici le Calvaire de Strasbourg, mais elle nous présente le même mystère du côté transpercé, signe de l'Amour de Dieu pour nous. Jésus ressuscité y apparaît les bras en croix, le côté ouvert. Marie nous tourne vers lui pour accueillir l'Esprit qui en jaillit comme au soir du vendredi saint. Aussi, les thèmes proposés dans ces vitraux conviennent parfaitement bien au message de cette icône.
Deux séries de 7 vitraux se font face et viennent enchâsser l'icône du Cœur de Dieu. Ils illustrent ces paroles de l'Evangile affirmant que du côté du Sauveur blessé par la lance du soldat, « il en sortit aussitôt du sang et de l'eau. » Les chrétiens ont toujours reconnu dans cet événement la naissance de l'Eglise qui naît du côté ouvert de Jésus par l'eau du baptême et vit du sang de l'Eucharistie.
La première série sur la droite en entrant dans la chapelle évoque cet épanchement du sang et ses conséquences. Le sang signifie l'humanité du Christ et sa vie donnée par amour. Ce don, sans cesse renouvelé et actualisé par la célébration de l'Eucharistie, est conditionné par le ministère du prêtre. Aussi cet ensemble raconte l'histoire de la vocation sacerdotale et la mission du prêtre.
L'autre série, sur la gauche en entrant dans la chapelle, met en valeur l'aspect de l'eau qui jaillit du Cœur du Sauveur. Dans la Bible, l'eau est le symbole de la vie et de la fécondité. Les prophètes ont eu particulièrement recours à ce symbole pour annoncer la venue de l'Esprit, car l'Esprit est celui qui féconde la Parole de Dieu et lui assure toute son efficacité. Symbole du don de l'Esprit, l'eau exprime également la divinité du Christ. Cet ensemble évoque la mission de l'Eglise dans le monde qui est de lui communiquer le salut offert par Jésus, mission qui s'enracine dans l'histoire sainte du peuple d'Israël.
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